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Maj le 13/10/2022
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Bof ! Rien de neuf. Un peu déçu. En fait, je n’aime pas cette représentation en pied qui rappelle trop les statues des églises. Et puis, l’armure, l’étendard comptent plus que Jeanne elle-
Que dire ? Je suis sorti du rang en parlant. Trop tard pour y rentrer. Mais je ne vais pas donner des conseils de graphisme à des spécialistes !!! Je n’y connais rien. Je ne vais pas non plus faire jouer un droit de préemption, genre « c’est moi l’auteur, c’est moi qui sais, prière de s’aligner ! » Je n’ai jamais pratiqué ce jeu.
Même esquissée, l’image me paraît formelle. Je ne vois pas Jeanne, ma Jeanne, et il me faut bien accepter que, de nous tous, c’est tout de même moi qui la connaît le mieux. Je dois donc utiliser cette familiarité pour nourrir Stéphanie et lui permettre de se construire sa propre vision de Jeanne. Semer à la volée. Sa terre fera éclore. C’est ma seule voie. M’interdire d’asséner des points de vue. Les cafés du commerce en regorgent. Nous vivons une époque de points de vue. Beuark ! Non, pas d’opinions ! Aider Stéphanie à cheminer vers Jeanne, au contraire. Alimenter sa fermentation.
Il faut que je lui écrive.
Mais d’abord, vite une réaction vers Cécile. Je voudrais son avis. Je le trouve en début d’après-
« Ces deux images sont en effet moins bien. Il n’y a plus l’élan ni la fraîcheur de la première esquisse. C’était ce qui m’avait touchée. »
Ouf ! l’unanimité baisse d’un ton. Je me sens moins singulier.
Entre temps, j’ai rédigé ma lettre à Stéphanie. En fait, je la rumine depuis la veille, après la découverte de la première esquisse.
Et j’envoie, avec copie à Cécile et Sophie, pour que l’information circule. J’envoie comme une bouteille à la mer. Je ne connais pas Stéphanie. Nous nous sommes entrevus à Montreuil, l’année de Tristan et Iseut. Nous avons parlé, mais sans prendre le temps de faire connaissance. Comment va-
La semaine s’achève et la suivante aussi. Pas de nouvelles. Stéphanie a-
Texto de Cécile :
Prendre mon temps ? Comme si c’était mon habitude. Tu rigoles, Cécile ! Tu n’y crois même pas. D’autant plus que le message est arrivé à 15.30, que je le trouve à 17.45 parce que mon mobile était coupé et que la cyber ne va pas tarder à fermer jusqu’à lundi.
Je fonce, j’arrive, je m’installe, me connecte, ouvre la pièce jointe et soudain, coup de théâtre. Stéphanie a tout repris. Jeanne est là. Je n’en reviens pas.