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Maj le 13/10/2022
Cette exclamation historique d’Évariste est devenue littéralement mythique. Elle remonte à la nuit du 29 au 30 mai 1832, notée à la hâte dans la marge d’un travail qu’il relisait avant l’aube et le duel qui l’attendait.
Il s’agissait du fameux Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux, que l’Académie des sciences avait refusé de valider, M. Poisson objectant : « Nous avons fait tous nos efforts pour comprendre la démonstration de M. Galois. Ses raisonnements ne sont ni assez clairs, ni assez développés pour que nous ayons pu juger de leur exactitude… »
Ce manuscrit est parfaitement consultable, j’allais dire lisible, ce qui serait beaucoup s’avancer. En effet, pour faciliter le déchiffrement de l’original, il vaut mieux se munir de sa version éditée. La voici, préparée par Auguste Chevalier, l’ami intime, et publiée en 1846, quatorze ans après la mort d’Évariste, dans le Journal de mathématiques pures et appliquées, du mathématicien et académicien Joseph Liouville :
Je n’ai pas le temps. Non, Évariste n’avait pas le temps de s’attarder. Les heures passaient, l’aube pointerait bientôt, et lui, fébrile, avait encore tant à accomplir, avant d’aller se faire tuer. Vous retrouverez cela dans mon livre, chapitre 1.
Je n’ai pas le temps, parole pathétique, témoin muet de ces heures où le drame s’est noué.
26 novembre 2019
Quant à l’original du mémoire, il est téléchargeable sur le site de la bibliothèque de l’Institut de France où est conservée l’œuvre d’Évariste, appelée les « Papiers de Galois ».
Voici le lien pour y accéder :
Enregistrez-
A la page 8 du pdf (c’est la même que la 7, mais numérisée avec plus de soin), observez particulièrement la partie gauche de la double page. Au centre, dans la marge, se trouve un trait vertical, à côté du tampon de l’Institut. Juste en dessous de ce trait, repérez la mention jetée en diagonale. En grossissant légèrement, vous devinez :
« Il y a quelque chose à compléter dans cette démonstration. Je n’ai pas le temps. (Note de l’A) ».
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